La TCE est une approche psychothérapeutique validée par la recherche, qui met en exergue un taux de réussite de 75% d'issue thérapeutique significative en 16 à 20 semaines. Forte des connaissances actuelles en neurosciences ainsi que des résultats des études sur le processus psychothérapeutique, la TCE propose aux thérapeutes le principe d’un travail efficace avec les émotions. En plus, de travailler directement avec les processus émotionnels, la TCE poursuit comme objectif la transformation de l’éprouvé émotionnel dysfonctionnel au service des émotions adaptées et l’amélioration de l’intelligence émotionnelle des patients.
- Selon la Thérapie Centrée sur les Emotions, les émotions sont une source d’informations, permettant de s’orienter, de donner du sens, entraînant le changement thérapeutique.
- La Thérapie Centrée sur les Emotions est basée sur les connaissances actuelles issues des recherches en psychologie et en neurosciences ainsi que des études sur le processus psychothérapeutique.
- L’efficacité de la Thérapie Centrée sur les Emotions est prouvée scientifiquement (par ex Goldman, Greenberg, & Angus, 2006 ; Greenberg & Watson, 1998). Elle compte parmi les protocoles thérapeutiques validés par la recherche (APA, Division 12, Lambert 2004 ; Grawe 1998)
- La Thérapie Centrée sur les Emotions met l’emphase sur le processus thérapeutique. Elle repose sur le développement d’une relation empathique et sur des interventions directives d’un point de vue processus (par exemple la Tâche avec la Chaise Vide) en vue d’améliorer la capacité de transformation émotionnelle des patients.
- Le processus psychothérapeutique de la Thérapie Centrée sur les Emotions est conduit par des marqueurs spécifiques (diagnostics identifiant les difficultés de transformation émotionnelle dans le processus), qui indiquent au thérapeute les interventions les plus propices pour aboutir à un résultat.
- La Thérapie Centrée sur les Emotions fait la distinction entre différents types de vécus émotionnels, nécessitant un procédé thérapeutique différencié pour chacun. La distinction la plus importante est celle faite entre les émotions primaires et secondaires adaptées et inadaptées.
- La Thérapie Centrée sur les Emotions a établi une théorie empirique des principes de changement émotionnel. Au cœur de ces principes, on trouve l’acceptation de la transformation des émotions (une émotion est modifiée par une autre émotion)
- Cette théorie empirique a donné le jour à des processus de traitement thérapeutique différents pour la thérapie individuelle et de couple. L’efficacité de la thérapie de couple est également validée scientifiquement.
- Les émotions constituent un système de traitement de l’information hautement adaptatif, basé sur l’évolution, qui nous aide à résoudre rapidement et avec flexibilité les difficultés, qui apparaissent du fait des interactions avec notre environnement.
Les émotions contiennent, en leur sein, des informations sur nos besoins et sur la possibilité de les assouvir ou pas, dans telle ou telle situation. Simultanément, tel un système primaire de motivation, elles nous poussent à agir de la façon la plus ajustée à nos besoins. Ainsi, la peur, par exemple, nous informe que notre besoin de sécurité n’est pas suffisamment satisfait et nous incite à fuir, éviter ou modifier la situation dangereuse. Des émotions adverses nous motivent à abandonner ou à éviter certaines situations, à l'inverse des émotions agréables, elles, nous motivent à rechercher ou maintenir certaines situations. Les sentiments positifs, par exemple, nous poussent à chercher à nous lier pour en recevoir directement. En outre, les émotions procurent du sens aux expériences, que nous vivons et jouent un rôle central dans la construction de notre identité. Les émotions sont fondamentalement adaptatives mais peuvent se révéler problématiques du fait de circonstances aversives ou traumatiques vécues au cours du développement. Dans l’enfance, expérimenter de façon répétitive la dévalorisation et l’indifférence de la part de figures d’attachement, importantes pour l’enfant, peut développer un sentiment profond de honte, souvent sous-régulé et des sentiments de mauvaise estime de soi, qui perdurent jusqu’à l’âge adulte et sont souvent difficiles à transformer. Si des enfants sont exposés au cours de leur développement à des émotions aversives, qui les submergent et sont laissés sans soutien pour les réguler voire même sont humiliés, cela peut entraîner l’évitement émotionnel général, de sorte à ce que les émotions ne peuvent même plus être perçues comme véritables. Si au cours de son développement, en raison d’expériences aversives, des schèmes émotionnels inadaptés se développent ou empêchent la personne d’avoir accès à ses émotions adaptées, cela conduit inévitablement à ce que les besoins psychologiques vitaux demeurent inassouvis. Ainsi, on peut prévoir les effets négatifs, qui en découlent sur la santé psychique.
Quand une personne vient en thérapie, elle évoque fréquemment ses sentiments problématiques, tels que, par exemple, un désespoir de type dépressif ou des peurs. De tels ressentis représentent, pour la plupart, des symptômes issus d’un traitement émotionnel entravé ou insuffisant. Ils représentent habituellement une réaction permettant de se protéger contre des émotions profondément douloureuses ou éprouvées comme trop dangereuses. On les appelle des émotions secondaires, puisque réactionnelles par rapport à des émotions plus fondamentales. Ainsi, ces émotions plus fondamentales sont nommées émotions primaires. On peut les considérer comme les premières réactions viscérales qu’une personne éprouve face à une situation particulière. Les émotions primaires peuvent ainsi être tout autant adaptées qu’inadaptées. Un exemple d’une émotion primaire inadaptée peut être la honte, décrite plus haut, honte que peut ressentir tout être, en réaction à une dévalorisation vécue auprès de ses parents et qui perdurent en dépit de l’évolution des circonstances. Une première réaction d’émotion adaptée consiste en une colère, qui contient en son sein le comportement adapté en réaction à tout traitement inconvenant provenant d’autrui. Seules les émotions primaires adaptées nous informent avec certitude sur nos besoins actuels (dans ce cas, préserver ses limites et sa propre valeur) et nous prédisposent à agir de façon adaptée. La plupart du temps, le premier pas dans le processus de la thérapie consiste à différencier les émotions secondaires vécues pour activer des émotions primaires plus profondes, souvent inadaptées. Ainsi, un patient, confronté à des problématiques professionnelles peut surtout éprouver un désespoir de type dépressif (émotion secondaire). Dans le cadre d’une relation thérapeutique sécurisante, ce dernier va pouvoir, enfin, se connecter au sentiment de honte et de dévalorisation (l’émotion primaire inadaptée), puis l’admettre et le nommer. Arriver d’abord à un endroit émotionnel pour pouvoir le quitter et permettre de mieux traiter l’émotion souvent évitée constitue un principe fondamental de la Thérapie Centrée sur les Emotions. Ces émotions doivent être acceptées, symbolisées, régulées et comprises avant d’activer un vécu émotionnel adapté. A travers des méthodes spécifiques, le thérapeute aide le patient à accéder à une réaction émotionnelle plus saine, comme, par exemple, une colère permettant d’établir des limites. Ce sentiment aide le patient à connaître sa propre valeur et ses propres besoins et de les affirmer activement à autrui. Ainsi, une réaction émotionnelle inadaptée pourra être transformée en une réaction émotionnelle adaptée. Ce processus – le changement d’une émotion inadaptée à travers l’activation d’une réaction émotionnelle adaptée joue un rôle essentiel au commencement de la thérapie. Le patient pourra désormais opposer sa honte à un processus émotionnel plus sain et ainsi s’octroyer la possibilité de réagir avec plus de flexibilité face aux situations pesantes. Ce processus fait partie des nombreux exemples de processus thérapeutiques possibles. Il existe de nombreux processus différents les uns des autres, en partie essentiellement plus complexes émotionnellement. Chaque patient expérimente ses propres processus de changement émotionnel.
- Une relation empathique représente le creuset de ces processus et de ce fait le noyau dur de la thérapie. Le thérapeute TCE suit avec empathie à tout moment le processus émotionnel du patient. Cela procure à ce dernier une sécurité et un sentiment de compréhension, qui ainsi rassuré peut s’engager dans l’exploration de son vécu intérieur. Pour optimiser le processus de changement, au début la Thérapie Centrée sur les Emotions allie un suivi empathique à un style thérapeutique plus directif dans le processus. La Thérapie Centrée sur les Emotions a identifié une palette de difficultés plus centrales dans les transformations cognitivo-affectives et suite à plusieurs années de recherche sur le processus a développé et adapté les interventions correspondantes.
Selon le schéma des perturbations, de nouvelles difficultés liées aux transformations et ainsi de nouvelles interventions se retrouvent au premier plan. Un développement en une critique aigüe de soi, conduisant à des sentiments de honte et de dévalorisation représente un exemple de difficulté transformationnelle, apparaissant fréquemment dans la dépression. Pour chaque difficulté transformationnelle est défini un marqueur. Des verbalisations et/ou des signes non-verbaux indiquent l’existence et la pertinence émotionnelle d’une difficulté précise. A partir de ce moment, on peut introduire une tâche thérapeutique ou une intervention correspondante (par exemple, le travail avec les Deux Chaises, le travail avec la Chaise vide, le Focusing, le Déroulé Evocatif Systématique etc..). Pour chaque intervention, des étapes fondamentales ont été élaborées dans cadre de la recherche sur le processus, les étapes, qui sont essentielles dans le processus orienté vers la solution et qui dirigent le thérapeute TCE. Le processus s’appuyant sur les marqueurs structure le travail thérapeutique et facilite finalement les premières séances pour les thérapeutes TCE débutants.
- La Thérapie Centrée sur les Emotions se fonde sur une forme de traitement empirique. Elle repose sur un programme d’études scientifiques en psychothérapie existant depuis 40 années. Son efficacité dans la thérapie individuelle et de couple a été validée par de nombreuses études (par ex. Goldman, Greenberg, Angus, 2006 ; Greenberg & Watson, 1998; Johnson, Hunsley, Greenberg & Schindler, 1999; Watson, Gordon, Stermac, Kalogerakos & Steckley, 2003).
En parallèle de son efficacité globale, la recherche dans le processus psychothérapeutique a également pu prouver son efficacité dans ses propres processus de changement, qui jouent un rôle fondamental dans la Thérapie Centrée sur les Emotions. Ainsi, on a pu démontrer toute chose égale par ailleurs que « la profondeur du traitement émotionnel » (Goldman, Greenberg, Pos, 2005; Pos, Greenberg, Goldmann; Korman, 2003) ainsi que « la productivité du vécu émotionnel » sont des facteurs qui prédisent l’issue thérapeutique positive (Greenberg, Auszra ; Herrmann, 2007). En conséquence, la Thérapie Centrée sur les Emotions jouit au sein de la recherche en psychothérapie d’une très haute reconnaissance (cf Lambert 2004, Grawe 1998). L’Association Américaine en Psychologie (APA) a ajouté la Thérapie Centrée sur les Emotions à la liste des processus thérapeutiques empiriques de la dépression (APA,2008)